Pourtant les puristes avaient de quoi faire dans les couches. Voila quelques années déjà, sur N64, Konami s'était essayé à la 3D. Le résultat, s'il avait laissé place à quelques moments de bravoure et autres ambiances bien dans le ton, n'avait pas été brillant. Une gestion des caméra super frustrante, et une jouabilité plus que médiocre avaient fait vomir les plus grands fans d'entre nous. Pour son retour à la 3D, Konami a joué petit jeu, se contentant pour l'instant d'une version uniquement PS2 de ce nouveau Castlevania. Timide, le Konami. Car le résultat aurait fortement mérité de toucher un public bien plus large.
Entre gothisme oppressant et lyrisme vampirique...
Ce nouvel opus apporte de nombreuses informations sur l'éternel combat des chasseurs de vampires du clan Belmont contre le seigneur Dracula. Rappelons que la vingtaine d'épisodes CasTlevania qui sont sortis dans les 20 dernières années ont toujours tourné autour de ces deux camps, rajoutant à chaque fois des bribes d'informations sur tel personnage, telle famille, tel lieu, telle anecdote. Ici, c'est donc la genèse de l'aventure du Clan Belmont qui est approfondi. Le spectacle sera donc aussi surprenant que de qualité, comme vous pouvez vous en douter. Une fois de plus, votre héros -ici dénommé Léon- devra pénétrer un chateau envahi de bestioles sataniques, pour y découvrir des trésors toujours plus fabuleux et des ennemis toujours plus coriaces. Le dénouement d'une partie se déroule dans la plus grand tradition des Castlevania : de salle en salle, Léon devra éradiquer toute présence ennemie, parcourant ainsi jusqu'à 100% du chateau. Quelques enigmes tenteront de le bloquer, quelques boss aussi, mais la soif de levelling et de nouveaux sorts sera toujours plus forte. C'est ainsi que vous forgerez votre héros, en progressant vous le rendrez plus puissant, plus rapide, plus efficace. Une vraie machine à tuer va se modeler dans vos petits doigts de joueur...Une ambiance au sommet. Et en troidé siouplait
Chaque salle du chateau fait parler le talent des designers qui bossèrent sur le projet. Du simple escalier jusqu'aux sculptures murales, l'architecture envoutante vous laissera bouche bée. L'ambiance gothique d'une rare beauté créé néanmoins un léger malaise continu tout au long de la partie, que vous ne perdez qu'en dénichant l'un de ses avres de paix qui vous permettent de sauvegarder. La progression est passionnante, l'action survoltée et la montée en puissance du héros se ressent parfaitement, même si ce dernier ne change pas de niveaux au long de la partie. Un choix surprenant, même si on s'en accomode facilement. Une fois de plus, le mélange entre Action et RPG est parfaitement dosé, même si le choix d'une gestion d'inventaire en temps réél est discutable. On avait tellement pris l'habitude de passer de longues minutes à peaufiner ses armes, armures et potions en plein milieu de combat...
Les musiques, comme dans tout bon CastleVania, apportent un véritable plus à l'ambiance. Discrète et pourtant tellement présente à l'esprit. On a du mal à s'en défaire, certaines sont incroyables de poésies, tandis que d'autres servent plus à nous motiver pendant les phases d'action épiques. Bref du très grand travail, qui s'articule parfaitement autour de l'ambiance graphique.Quelques détails vexants
Même étant un grand fan de la saga CastleVania, des détails qui pouvaient passer sous GBA par exemple sont ici plus perturbants. Ainsi la durée de vie, limitée à une quinzaine d'heures de jeu, est assez réduite. Le jeu n'est pas très difficile et se termine sans gros blocage (en dehors des quelques boss, bien évidemment). Le plaisir de jeu est toujours présent, mais une fois ce dernier terminé, il n'est pas très dur d'atteindre les 100% de la carte -ce qui indique que tous les trésors ont été dégottés-. Et voila, la boucle est bouclée. Pour une fois, on aurait apprécié le célèbre 200%, qui demande au joueur de se retaper tout le chateau dans l'autre sens pour en sortir. Cela aurait finalement bien allongé la durée de vie. D'autant qu'aucun mode multi ne figure sur la carte de visite du jeu. Bref, une fois le boss de fin tué et la conclusion scénaristique bouclée, on peut ranger son jeu a 60€ dans une pochette. La carotte qui sert de motivation pour continuer à faire progresser son perso est bien minime.
Un autre détail assez crispant concerne l'habillage de l'ensemble. Tout d'abord les doublages anglais que les joueurs européens découvreront est de qualité moyenne. Rien a voir avec le doublage VO, qui d'après les dires est de haute volée. de même, la version Jap du jeu avait une pochette assez classe, ou tronait un magnifique artwork du jeu. Pour la sortie européenne du titre, tout cela sera remplacé par un screen du héros modélisé. Pas top. Enfin, on peut critiquer Léon lui-même, qui manque par certains moments de classe, aussi bien dans ses animations que par sa prestance.