Test : Legacy of Kain : Defiance - PC

Legacy of Kain : Defiance - PC
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Dernier opus de la série, Defiance est un véritable cadeau à tous ceux qui ont jusqu'à la réussi à suivre tous les tiraillements cornéliens de Raziel et Kain. En apportant son lot de réponses, et en réunissant enfin les deux héros en un seul jeu, LOK : Defiance nous promet un final épique.
Et oui, d'après moosieur Eidos, les deux séries Legacy of Kain et Soul Reaver se doivent d'arriver à leur terme. Ca fait bizarre dit comme ça, on avait appris à vivre avec. Il est vrai que Eidos à l'habitude d'exploiter ses séries jusqu'au dernier souffle (Tomb Raider...), et Soul Reaver, s'il avait été bien exploité, avait su garder un certain gage de qualité appréciable, aussi bien dans son gameplay, ses énigmes, son scénar' ou sa bande son. Bref, c'est bien dommage, même si l'initiative est louable de leur part. Terminer en apothéose sur un épisode regroupant les 2 protagonistes de la série reste néanmoins la plus belle occasion de conclure.
Allez, pour ceux qui se lanceraient sans filet dans ce 5ème opus, sans rien connaître à la série, nous allons essayer de leur éviter quelques migraines, en résumant brièvement la trame principale de l'histoire d'amour Kain/Raziel.

Un peu d'histoire, bien loin des nanars d'Hoolywood

Kain fut voila bien longtemps un riche aristocrate, menant la belle vie entre 3 donzelles, toujours prêt à engrosser ses dames si le besoin s'en faisait sentir. Un gars normal pour l'époque en fait, mais plutôt riche pour son âge. Malheureusement, assassiné par un groupe de malandrins, Kain se retrouve au pays des morts. Là, alors que son âme commence à errer dans le monde spectral, le nécromancien Mortanius le ramène à la vie (nécromancien est définitivement un métier super cool). Kain se retrouve bien malgré lui en face d'Ariel, sage veillant sur Nosgoth, qui lui demandera de faire un choix. Se sacrifier pour sauver la race humaine, mais faire disparaître à tout jamais les Vampires ; ou justement ne penser qu'à soi, devenir Vampire, se proclamer roi de Nosgoth (royaume des Vampires) et faire régner un ordre de chaos sur ses Terres. Kain puise dans son incommensurable source de bonté et de générosité pour choisir la 2ème solution, celle qui le fera s'asseoir sur son trône, une bonne fois pour toute. Il s'entoure alors d'une troupe de lieutenants, voués à ses ordres et qui le suivront et l'épauleront dans ses choix. Le petit dernier de ses lieutenants, Raziel, devient rapidement son favori...

Raziel, en piste

Au fil des siècles, Kain va élever la race des Vampires afin de les faire devenir plus puissant, décuplant leur force, leur dextérité, et leur intelligence. C'est la loi interminable de l'évolution. Mais l'aboutissement final de cette évolution ne se déroule pas comme prévu. Le protocole de départ est bafoué. Raziel se voit poussé des ailes avant son maître, Kain. Fou de rage, ce dernier renie son fils spirituel, déchire ses ailes, et jette la dépouille de Raziel dans le Lac de la Mort. C'est ainsi que débute Legacy of Kain : Soul Reaver, l'épisode qui rendit la saga célèbre pour des millions de joueurs.
Paru sur PS1 puis sur Dreamcast, Soul Reaver a impressionné par ses décors fabuleux -mélangeant mythologie, rêve, et architecture gothique-, un mélange d'action/énigme bien pensé et un concept bien loin de Tomb Raider 1 en ce qui concernait le charisme et l'évolutivité du héros. Au début de l'aventure, Raziel, suite à sa chute abyssale qui dura plusieurs siècles, fut réanimé par l'oracle (nd Jivé : oué et y'a Trinity qui meurt, on la connaît la chanson), qui entreprit de le remettre sur pied et d'en faire le principal ennemi de Kain. Au fil de ce premier épisode, Raziel va évoluer à de nombreuses reprises. Il apprendra à supporter l'eau, à traverser les murs, à s'aggriper aux roches, et suite à sa première rencontre avec Kain, il détruira la Soul Reaver (l'épée de Kain) pour en voler âme. Désormais Raziel, mi-vivant mi-mort, aura la possibilité de se déplacer dans le monde matériel (des vivants) comme dans le monde spectral (des morts), dans lequel il ne fera qu'un avec son épée.

A Nosgoth, voila bien longtemps...

A la fin de Soul Reaver, Raziel fuit sa 2ème rencontre avec Kain, en s'échappant par une porte spatio-temporelle (le modèle page 12-3 suisses 2003) qui le mènera plusieurs siècles en arrière. A sa sortie, il va rencontrer Moebius, le maître du Temps, qui va rapidement se mettre en tête de manipuler Raziel. Bien que loin d'être dupe, notre Sans-Machoire-inférieure va pourtant suivre Moebius. Pour une bonne raison : Moebius a les moyens de l'informer sur de nombreuses questions auxquelles il ne trouve pas de réponse : qui fut-il avant de devenir vampire? D'où vient-t-il? Qui est manipulé dans cette histoire? Ou plutôt, qui ne l'est pas? Raziel va ainsi parcourir Nosgoth à plusieurs époques, entraîné par Moebius, délaissant pour un temps seulement ces querelles avec Kain, pour tenter de comprendre qui tire les ficelles du royaume de Nosgoth. Il va ainsi découvrir qu'avant de devenir Vampire, Raziel était un Séraphéen (nd Jivé : encore Matrix !! lol). Ces troupes d'élite défenseurs de la race humaine chassaient sans relâche les vampires égarés. Un bien beau dessein en fait. Mais en forcant un peu ses recherches, Raziel découvre que ces Séraphéens ne sont qu'un clan extrémiste qui supportent mal la supériorité des Vampires/ Les Séraphéens s'amusent donc à détruire cette race qui à l'époque vivait en paix aux cotés des humains. C'est Kain qui par la suite, va amener les Vampires à se révolter contre ces derniers, trop jaloux de leur puissance pour vivre pacifiquement à leur coté. Raziel supporte terriblement mal ce qu'il apprend, et une haine de lui-même va le ronger de l'intérieur. Ne pouvant plus supporter ce passé décidément trop malsain, il va se mettre en quête d'exterminer tous les Séraphéens, finissant par se tuer lui-même lorsqu'il était humain. Ce meurtre se transformera bien évidemment en suicide, et alors que le Raziel humain meurt, le Raziel Vampire -qui ne peut exister sans sa vie antérieure- se fige dans le temps.

Un épisode épique

C'est là que démarre l'aventure de Legacy of Kain : Defiance. Cet ultime épisode servira de grand livre d'or à tous les fans, qui y découvriront les réponses à la majorité de leurs questions. Sachez d'ailleurs qu'il vaut mieux bien maîtriser l'univers de Kain et de Raziel pour ne pas être perdu dès les premières minutes de cut-scènes. Ayez bien en tête en tête les relations qui lient Kain, Raziel, Moebius, Janos, les gardiens des colonnes, Vorador, ainsi que la majorité des persos secondaires apparus dans les 2 Soul Reaver, et les 2 Legacy of Kain. La mythologie vampirique créé par la série est toujours aussi bien tenue, entre architecture gothique, religions décalées, et personnages corrompus. Une nouvelle fois le joueur devra souvent se dépatouiller dans un grand flou scénaristique, qui réussira néanmoins à s'estomper par moment, pour répondre à des interrogations que l'on se pose depuis quelques épisodes. Le jeu rassemble pour la première fois Kain et Raziel dans un même camp, contre un ennemi commun. Vous pourrez ainsi alterner les 2 personnages, et toucher à 2 styles de gameplay différents : Kain est très axé sur les combats, tandis que Raziel apprécie particulièrement les phases de plate forme. Les deux aventures se déroulent une nouvelle fois dans l'enceinte de Nosgoth, qui possède elle aussi de nombreux secrets à dévoiler, mais à des époques différentes. Il est bien évidemment toujours aussi difficile de situer dans le temps l'aventure, mais sachez que bien évidemment les actions de l'un des persos aura des répercussions sur l'avancée de l'autre. D'ailleurs, ces deux aventures parallèles, bien loin de casser le rythme de la partie, permettent une solution réussie au phénomène de répétition. Ici, on bouge, on avance, puis on change de perso, on résout une énigme avec l'un, on combat avec l'autre, on saute de plate forme en plate forme avec le premier, et on discute avec le deuxième. Tout est très bien pensé pour éviter toute marque d'ennui, et ça se ressent. De plus, les changements de persos s'effectuent toujours aux moments clés du scénario, rendant le tout crédible et réussi.

La patte Soul Reaver

Techniquement, on sent dès le premier écran la même patte que celle qui a forgé Soul Reaver 1. C'est net, les décors sont très beaux, très larges, les fresques sont magnifiques, et les batiments parfois titanesques. On peut toujours regretter cet aspect "vide" propres aux adaptations consoles, mais qu'importe, ça fait aussi partie du charme Soul Reaver. Un autre point qui a toujours fait partie de l'univers, c'est la musique. Et une fois de plus, on ne peut pas être décu : les mélodies sont superbes, trouvent leurs places dans les grandes cathédrales et autres monuments épiques, aussi bien qu'en pleine campagne ou pendant un combat. Une multitude d'ambiances musicales de qualité, chapeau. De plus, les bruitages sont eux aussi de très bons goûts, tandis que les doublages sont toujours aussi réussis. Il faut avouer qu'avec les dizaines de dialogues de cet épisode, sans compter ceux des autres épisodes, les doubleurs ont appris à se fondre dans leurs personnages.
Quelle joie de retrouver une nouvelle fois Nosgoth et nos deux compères, toujours aussi emmélés dans des choix cornéliens et des tiraillements éthiques et moraux. Une vingtaine d'analystes psychosociologues auraient même bien du mal à se retrouver dans les dizaines de questions que se posent Raziel et Kain. C'est bien cela qui fait le charme de la série. Et Defiance ne déroge pas à la règle. Certes plus porté sur l'action par moment, il reste tout de même dans la très bonne moyenne des meilleurs épisodes de la série. Les 10 heures de jeu de cet épisode auront bien du mal à cacher la nostalgie qui s'empare de nous en pensant qu'aucune suite parraîtra après Defiance... Mais c'est peut être mieux ainsi.
20 février 2004 à 11h34

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Points positifs

  • L'ambiance Soul Reaver toujours là
  • Toujours aussi grand, aussi beau
  • Combats agréables
  • Musiques très bonnes

Points négatifs

  • Caméras relou
  • Jouabilité sans grand changement par rapport aux anciens épisodes
  • Durée de vie moyenne
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