Test : Baldur's Gate Dark Alliance 2 - PS2

Baldur's Gate Dark Alliance 2 - PS2
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Déjà cultissime sur PC, la saga des Baldur's Gate semble déterminée à étendre son influence jusqu'aux consoles 128 bits, en commençant par celle de Sony. Après un Dark Alliance fort surprenant (dans le bon sens), on attendait forcément beaucoup de cette suite, sans doute plus qu'on n'aurait pu l'imaginer. D'ailleurs, malgré un changement de développeurs, ce nouvel opus regroupe tous les ingrédients d'un hit ; certes, l'originalité mise à part.
L'aventure PS2 de Baldur's Gate existe depuis fin 2001, date de sortie du premier volet. Si l'excellence de BG I et II sur PC n'est en aucun cas contestable, on peut saluer le travail effectué pour cette première sur console : des graphismes enchanteurs, une bande son parfaite, une maniabilité irréprochable et un scénario toujours aussi solide. C'est un peu ce qu'on attend de la DA II, d'ailleurs. Toujours est-il que depuis lors, on assiste clairement à une confrontation entre pro-PC et pro-consoles. Le grand ordinateur verrait-il sa suprématie contestée ? Pour moi, la réponse est claire : non. Dark Alliance se révèle à peine comparable avec ses frères ennemis, avec un univers au final très particulier, unique. D'ailleurs, cette suite au passé controversé ne fait qu'entériner cet univers et ces caractéristiques propres. Au détriment de l'originalité, ce qui est toujours un peu regrettable.

Un scénario, des acteurs

L'histoire de Dark Alliance 2 prend une nouvelle fois racine au beau milieu des Royaumes Oubliés, à l'instar de ses aînés. Pour les purs néophytes (à noter qu'il n'est pas nécessaire d'avoir fait DA I pour tout comprendre à DA II, cool !), sachez simplement qu'il s'agit d'un endroit rêvé pour les aventuriers et autres guerriers téméraires, un moyen unique d'accéder à une vie glorifique et luxueuse. Oui, vous ne rêvez pas, c'est du pur Heroic-Fantasy... Passons maintenant aux principaux protagonistes de l'aventure : les trois héros du premier épisode (Adrianna, Kromlech et Van) ont disparu pour laisser place à cinq nouveaux venus, tous plus affûtés les uns que les autres. On connaîtra donc : un humain Barbare, un autre humain Prêtre et spécialiste des armes de bourrins (masses, etc), une moniale elfe noire et Maître incontestée du corps à corps, un autre elfe Nécromancien (ceux-là, je les adore), et enfin un nain Roublard. Avec les majuscules vous devriez vous en sortir ! Il y a également deux personnages cachés, à débloquer. Bref, ces cinq combattants vous sont proposés et possèdent bien sûr leurs aptitudes propres. Par exemple, le barbare n'aura pas la compétence de lancer des sorts, mais il sera bien plus puissant qu'un nécromancien et pourra donc, par lien logique, porter un équipement plus lourd. En résumant énormément, cela revient à parler du bourrin, du magicien, de l'agile, de l'équilibré etc. Au fil de l'histoire, le héros gagne de l'expérience et des niveaux, et devient donc plus fort. Jusqu'à devenir un véritable monstre de puissance.. Tremblez, pauvres ennemis.

Une réalisation de qualité

Graphiquement, Dark Alliance 2 reste très proche de son prédécesseur, certes en amélioré. Tout semble avoir été très travaillé, en commençant par les décors : très riches, ils bénéficient de textures détaillées au maximum, dans la mesure du possible. Mention spéciale aux sorts également, certains montrent des effets stylistiques époustouflants (lumière, éléments). Chapeau bas aussi à la fluidité des actions, qui contribuent à un plaisir de jeu intense ; on retrouve encore les ingrédients qui ont fait le succès de DA. On aime combattre dans de tels environnements, il faut bien l'avouer ! Concernant la prise en main, je la trouve quasi immédiate, tant la maniabilité se révèle remarquable : les personnages se dirigent avec aisance, les mouvements les plus fins sont vite maîtrisés, et par-dessus tout, la gestion de la caméra s'avère être un vrai plaisir ! Jamais de mort accidentelle du à un mauvais angle de vue, ça devient finalement rare dans un jeu vidéo de ce genre, si l'on y réfléchit. D'autre part, je ne pense pas être le seul à éprouver un plaisir sans précédent lorsque j'éviscère sans pitié une horde de monstres détestables ; vous l'avez compris, le plaisir de jeu reste intact. Au niveau de la durée de vie, ça ne change pas vraiment de DA, à savoir une douzaine d'heures pour terminer le jeu. Certes, cela n'apparaît pas comme monstrueux, mais pensons aussi aux différents niveaux de difficulté qui contribuent largement à multiplier le capital d'heures jouées. Sans parler du mode deux joueurs, toujours aussi agréable et jouissif lorsqu'on en a marre d'agir en solitaire. Bref, un gameplay qui ne déçoit en aucun cas. Enfin, un petit mot pour la bande-son : les musiques restent bien dans l'ambiance de Baldur's Gate, elles jouent donc un rôle important. Les bruitages étonnent quant à eux par leur réalisme et leur variété (monstres, objets, armes, sorts), et les doublages en français demeurent corrects. Globalement, la réalisation de Dark Alliance impose donc le respect.

Et les innovations ?

Voilà le gros point noir de cette suite aux allures d'oeuvre d'art. Certes, c'est beau, c'est fluide, on prend du plaisir à jouer, etc. Mais pourquoi n'avoir pas inséré davantage de nouveautés ? Au-delà d'une simple absence d'inspiration, je pense que les développeurs ont trop privilégié l'aspect "extérieur" du soft. En dépit de ses nombreuses qualités, Dark Alliance 2 ressemble sans doute trop (!) à son aîné, ce qui lui donne un goût de réchauffé trop évident. Dommage, ce titre aurait réellement pu devenir un incontournable s'il avait su affirmer sa propre autonomie. En clair, le joueur prendra certainement plaisir à jouer, là n'est pas le problème. Mais il y a désormais tant de jeux du même calibre ! C'est justement sur le plan de l'originalité qu'il faudrait insister. Enfin, ne boudons pas trop notre plaisir tout de même, on reste dans un univers passionnant bien que désormais connu, et ce soft vaut largement le détour pour ses qualités en terme de technique et de gameplay.
Titre de qualité, entre une réalisation majestueuse sur le plan graphique et un plaisir de jeu resté le même. Retrouver l'univers des Royaumes Oubliés en companie de cinq nouveaux compagnons n'a jamais été aussi agréable. Seule ombre au tableau : l'absence indiscutable d'innovations, ce qui fait largement chuter l'intérêt du soft. Dommage, BGDA 2 aurait pu frapper plus fort. On se contentera du sempiternel "bon jeu".
25 février 2004 à 20h37

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Points positifs

  • Décors riches
  • Animations fluides
  • Gameplay parfait
  • Scénario en béton

Points négatifs

  • Manque cruel d'innovations
  • C'est tout mais ça fait mal :)
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