Test : Colin McRae Rally 04 - PC

Colin McRae Rally 04 - PC
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Colin McRae 3 n'avait pas fait l'unanimité, et s'éloignait ostensiblement de la série. Face à la menace Richard Burns Rally, qui semble se confirmer de jour en jour en tant que tel, Codemasters voit les choses en grand, et nous sort un an après Colin McRae Rally 3, le 4ème opus de la série, digne successeur du grand Colin McRae Rally 2. C'est parti... 90° droite serré sur terrain dégagé...
Pour cette quatrième intrusion de la fameuse saga dans nos petites vies de conducteurs tranquilles, Codemasters a préféré privilégier les maîtres mots de la série, qui avait été quelques peu estompés dans le 3e opus. Modélisations de pointe, gestion des dégâts revue et corrigée, vitesse grisante, dérapages contrôlés, circuits torturés et revêtements différents sur tous les parcours. Pas besoin d'en faire plus, Codemasters se contente de réussir parfaitement son boulot sur chacun de ces points.

Des bolides de rêve

Pour bien appâter le spectateur, acheteur potentiel avant tout, Colin McRae 04 propose un large panel de véhicules, comme on a l'habitude d'en voir dans un jeu de rally. Toujours les même licences certes, toujours les même catégories, toujours les même spécificités de conduite. C'est pas demain qu'on va réinventer le rally. Mais ici, une fois de plus, le souci du détail est encore poussé plus loin. Les caisses sont fluides sur la piste, mais au fil des courses, on se rend compte du travail réalisé. Des gentes aux palettes de frein, en passant par les amortisseurs, le capot, des portières jusqu'à l'intérieur du véhicule (entièrement modélisé, tout comme les 2 pilotes), les bolides se dévoilent entièrement. Plus de "vitres teintées nous cachant l'intérieur", ici on joue les voyeurs jusqu'au bout. La gestion des collisions est à ce niveau excellente. Même si nous ne sommes pas encore en face d'un Carmageddon TDR (il est donc impossible de plier la caisse en 4, de la couper en 2 ou de tuer son copilote), Codemasters a pris plaisir à pousser le vice assez loin. La voiture perd ses roues logiquement, arrache ses pneus, fait imploser ses vitres au moindre choc, perd son capot, ses portières, etc. Le moteur peut s'éteindre, il faudra alors faire jouer la clé de contact, le niveau d'eau et d'huile est indiquée, et ainsi de suite. Si le vice n'est pas aussi poussé que dans une course de F1 ou dans un simulateur de vol (avec ses fuites d'essence, ces pannes électriques), on peut tout de même saluer les développeurs. Au gré des courses, on est à chaque fois surpris par la projection de son pneu avant dans le ravin, à cause d'un mauvais saut qui s'est terminé contre un vieux chêne. Oui, ça arrive, car les courses sont loin d'être de tout repos.

Des circuits techniques, rapides, fluides, torturés...

Comme d'hab', on se retrouve une nouvelle fois avec une quarantaine de circuits sur les bras. Divisés par région (USA, Japon, Finland, proposant chacun environ 5-6 stages), ils proposent une diversité de décors asse importante. On ne retrouve plus les typiques "désert" et "neige", mais quelques variations, comme ces courses au Japon, dans lesquelles il faudra se méfier des sorties de piste en plein marais. Si les décors restent graphiquement dans la moyenne supérieure (sans pour autant décimer nos mirettes de détails), on peut néanmoins féliciter les développeurs pour avoir bien voulu travailler à la fois leur sinuosité, et leurs revêtements. Chaque parcours propose en effet des variations différentes, et des transitions entre 2, 3, voire 4 revêtements différents. Pas facile, alors, de bien choisir ses pneus. Car bien évidemment, la voiture est parfaitement configurable. Si le garage reste standard, avec ses modif' de freins, de braquage, de pneus et de suspensions, on ne peut rien y critiquer pour autant.

Une jouabilité qui revient aux sources

Le point le plus apte à décrire Colin Mc Rae, c'est bien sa jouabilité. Ce goût très porté sur les dérapages contrôlés, sur les longues lignes droites finissant en épingle. Après un épisode 3 en demi-teinte, il a bien fallu recentrer la saga. Cela s'est fait avec brio. La jouabilité est très agréable, très instinctive, très fluide. On sent très bien la physique de la voiture, on anticipe vaillamment ses réactions. Le copilote devient majeur, et même s'il parle anglais, il devient vite vital de l'écouter un minimum pour réussir ses spéciales. On peut peut-être critiquer un surplus de glissades, qui interviennent logiquement dans les virages pris à 150, avec utilisation du frein à main, et sur boue, mais qui deviennent un poil étranges à 50km/h, sur route, par temps sec, dans un petit tournant pas méchant du tout. Bref, même en ligne droite, vous aurez plus l'impression de glisser sur la piste que d'accrocher l'asphalte. Qu'à cela ne tienne, on sait ce que l'on fait, on perfectionne sa tenue de route, on bat ses records de deux secondes, et ça fait du bien. Reste à comprendre pourquoi il est si facile de battre les records du monde de plus d'une minute. Messieurs les développeurs, lorsque vous mettez un record du monde a 4 minutes 30, vérifiez au moins que n'importe quel benêt ne puisse pas terminer le parcours en 3 minutes 20...
Un grand jeu de rallyes, qui prend sans difficulté la première place. Sa beauté graphique tout d'abord, en fait un des leaders sur le marché ; l'absence de concurrence ne fait qu'enfoncer le pavé. Il y a bien RalliSport Challenge qui peut faire jazzer sur PC et XBOX (et c'est vrai qu'il est bien... meilleur ?), et surtout Richard Burns Rally qui s'annonce comme un outsider diabolique. Mais la nouveauté prévaut toujours dans notre monde économique qui n'a d'yeux que pour les jeux en tête de gondole...
11 avril 2004 à 10h15

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Points positifs

  • Modélisations des bolides superbe
  • Gestion des dégâts revue
  • Circuits variés, et bien torturés
  • La jouabilité à la Colin Mc Rae...
  • Plaisir de la conduite
  • Bruitage des caisses impressionnant de détails
  • Très bonne durée de vie

Points négatifs

  • Mode multi moyen (les autres joueurs sont en voiture fantôme)
  • Aspect aéroglisseur parfois trop marqué
  • Seulement 3 vues
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