Test : Metal Gear Solid The Twin Snakes - Gamecube

Metal Gear Solid The Twin Snakes - Gamecube
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Quand un remake surgit dans l’horizon du jeu vidéo, on a toujours peur de l’intérêt qu’il peut avoir. Répétition, déjà-vu, sont des impressions qui ressortent souvent quand on joue à ces « remix ». Mais, quand c’est Metal Gear Solid qui se présente, on ne peut que s’incliner devant l’aura qui se dégage systématiquement du mythe. Et forcément, les habituelles questions se dissipent vite devant cette magie presque inexplicable.
Le petit Cube de [[5809]] est un partisan des ré-adaptations et s’assume depuis un moment comme l’acquéreur de jeux ayant eu leur heure de gloire dans le passé. Avec un brin de talent, de magie, et si l’on saupoudre le tout avec le progrès actuel en matière de technique, on félicite le rendement effectué sur des jeux pourtant condamnés aux oubliettes. Des titres comme Resident Evil sont là pour confirmer cette tendance. Alors, quand [[5809]] a acquis les droits pour faire revivre le mythe MGS 1, les oreilles et les yeux étaient sans cesse à l’affût de la moindre petite nouveauté, même futile. Maintenant que le jeu est à notre disposition, voyons voir s’il vaut autant le coup qu’il le laissait si bien présager.

Un des meilleurs scénarii de l'histoire des jeux vidéos

Quand je dis cette phrase, je ne fais strictement aucune hyperbole. Selon mon expérience, l’aventure scénaristique et sa trame sont dignes des meilleurs films hollywoodiens. Ainsi, vous révéler les moindres secrets du jeu seraient un péché, et c’est pourquoi je ne vais vous proposer que l’histoire générale. Tout se passe en Alaska, dans un temps relativement proche. Une organisation terroriste a pris le contrôle d’une base polaire, et prévoit d’entamer un processus d’armement d’ogives nucléaires dans la ferme intention de menacer le monde, pire, de le détruire en fait. Les amerloques n’ont d’autres choix que d’envoyer une sorte d’agent secret, mais beaucoup plus axé « soldat ». Son nom : Dave, agissant sous le pseudo désormais mondialement connu de Solid Snake. Au fil de votre progression, vous découvrirez que cette organisation est régie par votre propre, frère, Liquid. Avant d’appendre cette terrible nouvelle, votre chemin sera jonché par des boss tous plus redoutables les uns que les autres. On compte parmi eux Raven, spécialiste de l’armement lourd, le très célèbre Revolver Ocelot, modèle de classe et de charisme, adepte de la torture et du sadisme, ou encore le vicieux Psycho Mantis, dont la spécialité touche la télékinésie. Bref, vous l’aurez deviné, les boss ont tous des techniques propres, offrant des combats toujours variés, et il vous faudra beaucoup de maîtrise pour en vaincre certains (comme Sniper Wolf, dont le don concerne son aptitude à tirer comme personne et à rester sans bouger plusieurs heures de suite).

Le scénario est donc le plus monumental jamais créé dans notre ère vidéo ludique, puisqu’il associe magistralement suspense, rebondissements, surprises, et l’empreinte est telle qu’à la fin, on s’y prend vraiment. Ce scénario est aidé par une mise en scène parfaitement maniée : Kojima nous a fourni des musiques entraînantes, réalisées par un célèbre compositeur américain (Harry Gregson-Williams, qui a fait entre autres Armaggedon) et des cinématiques qui en jettent bien (quoique quelques fois un brin longues). Elles livrent des informations sur tout le trafic instauré lors de l’invasion terroriste : préparez-vous à avoir des surprises. Il est primordial de noter que certaines cinématiques sont bien sanglantes, et que, par conséquent, le jeu n’est pas à mettre en toutes les mains. Mais pour les plus grand, c’est un pur moment que de les visionner. Les angles de caméra lors de notre progression sont pertinents, bien pensés, et offrent des visions différentes de la base dans laquelle on agit : ils favorisent donc cette époustouflante mise en scène. Pour immerger encore plus le joueur, on aura toujours notre Codec à disposition, permettant de nous lier avec notre supérieur pour des astuces qui peuvent nous sauver. Ouf, les voix en français, présentes dans la version sur PS1, ont été intelligemment supprimées, remplacées par du sous-titre, parce que Snake avec la voix de Stallone, ça faisait plus constipé qu’autre chose.

Miroir, dis-moi que je suis un bel agent

La mise en scène est aidée par des graphismes magnifiques. C’est d’ailleurs l’évolution notable de cette version. Les textures ont subi un très sérieux lissage, et on ne peut qu’admirer le travail effectué. Les musiques, comme énoncé plus haut, sont un modèle de réussite. L’IA est très approfondie, les soldats réagissent tout à fait intelligemment. Ils détectent le moindre bruit, le plus petit changement de place de quelque objet et prennent en compte les pas dans la neige. Lors d’une disparition de l’un d’entre eux, ils reçoivent l’ordre d’envoyer une troupe de reconnaissance pour investiguer les lieux de la perte de contact. Et lorsque vous vous faites repérer par un soldat, quelque soit sa position et sa proximité d’un autre soldat, mieux vaut privilégier la fuite et ce pour plusieurs raisons : d’abord parce que votre arsenal est pauvre en ressources, et celles-ci sont rares, ensuite parce que c’est dans la nature de Snake de se fondre dans le décor tel un caméléon, en outre, lors du meurtre d’un soldat, tout le staff militaire vous traquera, et il est pourvu d’un grand nombre de personnes. Finalement, toute une panoplie de mouvements vous permettront d’éviter les soldats (on peut finir le jeu sans en tuer un seul !).

Du neuf avec du vieux

Le gameplay mêle habilement les anciennes possibilités (se cacher dans un carton), avec les nouvelles : on tire à la première personne si on le souhaite (seulement en position statique), on peut se suspendre aux barreaux, on peut cacher les corps des soldats dans les placards, bref, on peut faire toutes les actions susceptibles d’appartenir à un bon agent. Le réalisme de ces actions accentue l’intégration du joueur dans le personnage. Pour venir à bout des différents boss et des soldats, qui n’est pas une nécessité pour ces-derniers, je le rappelle, diverses armes sont sous votre main. Du simple pistolet au peu académique Stinger, vous avez l’embarras du choix pour tuer les boss. D’ailleurs, il y a plusieurs façons de les tuer. Par exemple, pour Raven, vous pouvez soit poser des mines Claymore pour qu’il marche dessus et explose, soit lui tirer dans la tête, soit lui envoyer des missiles à tête chercheuse, les Nikita, en vue à la première personne. Cette variété qui s’offre à nous pour vaincre les ennemis confère au jeu une pléthore d’actions possibles, de situations à résoudre. D’ailleurs, cette variabilité ne s’applique pas qu’avec les boss, on descend en rappel, on tire avec une mitrailleuse, bref, on s’amuse !

Hélas, tout n'est pas parfait

Il faut bien le reconnaître, tout n’est pas parfait dans MGS. Le plus gros défaut provient du soft en lui-même : on le connaît ! Mis à part quelques personnes qui auraient vécu sur un caillou ces six dernières années, tout le monde a goûté à la fièvre de Konami. C’est dommage de voir que c’est quand même trop ressemblant à la précédente version. Ainsi, la durée de vie en prend un sacré coup, les initiés pouvant finir le jeu en moins de neuf heures, temps évidemment trop court. Cependant, on tombe forcément sous le charme de Snake et on n’hésite pas à revivre ses péripéties nordiques. Seuls ceux que MGS 1 n’avait pas convaincu (ils doivent être rares, voire inexistants) ne doivent pas acheter The Twin Snakes, mais pour les autres, il risque de faire votre bonheur.
Au final, cette version The Twin Snake émerveille sans nous épater. Certes, tout est quasi-parfait, comme le scénar’ hallucinant de rebondissements, les graphismes sensationnels et le gameplay magistral, mais hélas, on connaît presque tous tout de l’histoire, et de ce fait, la durée de vie en prend un sacré coup. Dommage pour l'intérêt intrinsèque du jeu, mais pour ceux qui n’ont jamais vécu l’expérience de MGS ou pour ceux qui veulent tout simplement la revivre, ce soft leur est destiné. Vous pouvez y aller les yeux fermés !
19 mai 2004 à 22h12

Par

Points positifs

  • Graphismes
  • Gameplay
  • Scénario

Points négatifs

  • Intérêt pour un habitué
  • Durée de vie
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